Découverte du Village

Cette application vous guide dans la découverte du village et vous invite à focaliser votre regard sur les traits essentiels du patrimoine bâti, considérés comme mar-queurs de l’histoire de ce lieu.

Durée : de 1 h à 1h30 environ
Départ : place du Jumelage adossée à l’église.

Pour y accéder, se rendre devant la porte de l’église. Emprunter l’escalier à gauche du parvis qui débouche sur la place du Jumelage servant de parking et dotée, au fond, d’un boulodrome.
On peut aussi accéder à la place du Jumelage en contournant l’église par la droite, sur la place du même nom, en suivant le panneau P (Parking)

 

1. La place du Jumelage
2. La place de l’église
3. L’église
4. La rue Bombe-cul
5. Les voûtes
6. Panorama Sud
7. Construction et décoration
8. La rue du Trive
9. La calade du passage des borgnes
10. Panorama sur les bords de l’Elbès
11. La place du Portail
12. Vue sur le village

1. La place du Jumelage

Saint-Martial est un village perché sur une butte, site défensif naturel, entouré par l’Elbès à l’est et le valat de l’Hoste à l’ouest. Dès le Xème siècle, un village fortifié (Castrum Sancti Martialis) est construit qui « a peut-être été endommagé en partie pendant la guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453). D’après le compoix de 1638, le château et l’église sont ruinés, et cette ruine doit être attribuée aux guerres de religion du XVI ème siècle ». (Boiffils de Massane). Le château se situait sur l’emplacement aujourd’hui appelé place du Jumelage.

La voie d’accès à la place du Jumelage et la place elle-même étaient occupées jusqu’au XIXème siècle par le cimetière du village qui, par manque de place, fut éloigné et s’installa, en 1896, sur un terrain surplombant la route venant de Sumène.

Empruntez la rue qui descend de la place sous l’église du côté du chœur, et observez la rue étroite sous le garde-fou : c’est la rue des Barris qui va jusqu’à la place du Portail. Le mot barris en occitan signifie rempart.
Pour la suite, revenez sur la place de l’église.

      

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2. La place de l’église

Au début de la place de l’église, au commencement de la rue des Barris, vous pouvez observer, sur la gauche, deux ensembles de maisons.

Dans le premier ensemble, vous observez d’abord une maison avec un balcon et une tonnelle. Au XIXe siècle, les balcons munis d’un garde-corps en ferronnerie étaient un signe extérieur de richesse car leur installation coûtait cher.

La construction des toits est une autre caractéristique du bâti de ce village.

A la jonction entre le mur et le toit se trouve en effet une génoise qui a pour but d’assurer l’étanchéité du bas de toiture et d’éviter le soulèvement des tuiles par le vent. Au XIXe siècle, la couverture en tuiles canal, bordée d’une génoise montrait aussi l’aisance du propriétaire.

Ensuite, sur la façade de   la maison voisine, à droite, on voit une petite plaque en fer rouillée avec le dessin d’un phénix s’envolant, comportant l’inscription « Cie Fse du Phénix » fondée en 1819. Cette compagnie assurait les maisons contre le risque d’incendie. Le propriétaire avait pris cette assurance car sa maison contenait le four à pain du village. C’est pourquoi la rue qui descend à l’angle de cette maison s’appelle la rue du Four.

Dans le deuxième ensemble de maisons, sur cette même place, une autre maison est remarquable : celle de la demeure des seigneurs de Saint-Martial construite au XVIIe siècle. C’est le bâtiment qui est à droite de l’épicerie/bibliothèque communale. Appelée communément « le château », elle ressemble à une grande maison bourgeoise. Approchez-vous et observez, au-dessus de la grande porte, l’emplacement des anciennes armoiries martelées de la famille seigneuriale qui ont été détruites et ne sont plus visibles aujourd’hui.

       

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3. L’église

L’église du XIIe est de style roman, de plan en croix latine et construite dans le matériau local, le schiste. De petite église romane, elle est devenue un bâtiment religieux plus conséquent après de nombreux remaniements, démolitions et agrandissements.

Elle a notamment été fortifiée pendant la Guerre de Cent ans du XIVe et XVe siècle (de 1337 à 1453) et pendant les guerres de religion au XVIe siècle (de 1562 à 1598) ce qui explique la forme en tour de guet du clocher. Cette modification s’apparente à un donjon après emmurement des arcades et diminution de la taille des baies.

Au XVIIe siècle, Monseigneur Hector d’Ouvrier, évêque de Nîmes et co-seigneur de Saint-Martial, fit fermer le portail roman primitif situé côté sud donnant sur l’actuelle place et transforma le perron en une remise couverte existant encore aujourd’hui. Il fit ouvrir un portail dorique avec un fronton triangulaire (sur la façade ouest) et y apposa ses armoiries : c’est l’actuelle entrée de l’église.

Après avoir franchi le porche, vous entrez dans la nef voûtée en plein cintre du XIIe siècle. Ses deux travées sont décorées par des arcatures percées de baies. Le transept peu débordant se compose de trois voûtes d’arêtes et le chevet est voûté « en cul de four ». La lumière entre par les baies de la nef, par deux vitraux de l’abside représentant la Vierge et Saint Martial ainsi que par deux oculi. Après avoir été enduits au début du XIXe siècle, les murs intérieurs ont été décapés en 1979, laissant apparaître un magnifique ensemble en schiste.

Admirez le savoir-faire des maçons de l’époque et leur dextérité face à ce matériau si difficile à travailler ou façonner. Là est toute l’originalité de l’église de Saint-Martial.

 

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4. La rue Bombe-cul

Face à l’entrée de l’église, descendez la ruelle en escalier, appelée la rue « Bombe-cul ». Elle marque la connexion entre la rue de l’église et celle du Rouladou au bas de cette même ruelle. L’étymologie du mot Rouladou désigne soit un chemin très en pente, soit un objet pour battre le blé.

Dans cette rue « Bombe-cul », vous pouvez admirer le jeu subtil de la construction de l’escalier.

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5. Les voûtes

Lorsque vous arrivez en bas de la rue Bombe-cul dans la rue du Rouladou, vous avez, à droite des escaliers, au début de la rue de la bijoutière, une voûte magnifique de style roman construite en schiste. Cette technique est utilisée pour la construction des celliers, caves et parfois pièces d’habitation. Cela permet de franchir de longues portées dans une région où de grandes pièces de bois sont difficiles à trouver.

En tournant à gauche dans la rue du Rouladou, vous observez au niveau de la rue ou au-dessus, que Saint-Martial est un village de pentes où les maisons imbriquées dans la roche sont construites en suivant la topographie du terrain. Ainsi, une même voûte sert de cave ou d’entrepôt alors que son plafond fait office de sol pour la maison située au-dessus.

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6. Panorama Sud

En poursuivant la rue du rouladou, vous découvrez sur votre droite un panorama splendide sur le versant sud du Val de l’Elbès, rejoint par le ruisseau de l’Hoste. La rivière et son affluent se sont frayés un chemin au fil du temps dans ce socle rocheux, l’ont creusé et ont fait émerger deux versants abrupts.

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7. Construction et décoration

Deux maisons s’élèvent sur votre gauche quand vous avancez dans la rue. Les murs sont en schiste apparent et les ouvertures ont des encadrements en granite qui soulignent et décorent la façade. Leur volume est dû à la pente sur laquelle elles sont construites. Les fenêtres du troisième étage sont plus étroites et plus petites. Cette typicité est due à la fonction de magnanerie qui était une partie de la maison – généralement au dernier étage – où les vers à soie étaient élevés. Les « magnans » ou vers à soie, très fragiles, avaient besoin d’être protégés des changements de température. Les ouvertures étaient donc très étroites et souvent fermées.

Un peu plus loin, sur la droite, une croix est peinte au-dessus d’une porte. Ce signe est la marque d’appartenance du propriétaire à la religion catholique alors que, dans les Cévennes, le protestantisme dominait.

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8. Rue du Trive

Au bout de la rue du Rouladou, empruntez la rue à gauche appelée rue du Trive car elle était un carrefour à trois voies qui desservaient les destinations de Sumène à l’ouest, Saint Roman-de-Codières à l’est et les mas et hameaux au nord.

La troisième maison à droite, basse et crépie, était un ancien atelier de confection de bas et de chaussettes. Trente personnes y ont été employées au plus fort de sa production avant 1940. Le crépi qui la recouvre est un moyen d’isoler et de garder la chaleur. De plus, il protège la pierre des intempéries.
En montant la rue, remarquez les encadrements de portes soulignés par des badigeons de chaux blanche qui est une façon de marquer l’entrée de la demeure et de la personnaliser.

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9. La calade du passage des borgnes

Prendre à gauche l’escalier qui monte dans la rue du métro en partie couverte de voûtes. Et tournez à droite dans la calade du passage des borgnes.

La calade désigne une rue souvent en pente pavée ou empierrée. Quand il s’agit de pierres, celles-ci sont posées verticalement, sur la tranche. Cette disposition permettait de pouvoir marcher sans glisser ou garder les pieds secs après des pluies violentes. Ces chemins et passages « caladés » avaient aussi pour fonction d’éviter le ravinement des voies, dû au piétinement du bétail et aux eaux de ruissellement.

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10. Panorama sur les bords de l’Elbès

En poursuivant, vous débouchez ensuite sur la rue du Trive. Tournez à gauche et montez dans la rue du Noyer. A mi-pente, découvrez sous le village d’anciennes terrasses puis une prairie et enfin, près de l’Elbès, d’autres parcelles où sont plantés des arbres fruitiers. Une tour est érigée dans cette étendue verdoyante : il s’agit d’une ancienne « clède » terme qui désigne un petit bâtiment où l’on faisait sécher les châtaignes. Elle a été transformée au XIXe siècle en un pavillon par l’ajout d’un étage. C’était la propriété des anciens notaires du village qui montraient ainsi leur richesse. Quelques mûriers sont également présents rappelant l’importance du ver à soie pour le village et la petite région. En contrebas, se dessine une lignée d’arbres et d’arbustes bordant l‘Elbès. C’est la ripisylve, zone de grande biodiversité.

Face au village, le massif granitique du Liron, recouvert de chênes verts et de châtaigniers, accueille tous les aménagements humains visibles. De l’autre côté de l’Elbès, on note de nombreux mas et hameaux dispersés avec leurs terrasses cultivées et, à flanc de vallée, le hameau de La Roque de l’occitan « ròca » qui veut dire « rocher en hauteur ».

Ce hameau contraste avec le village par ses constructions en granite. En effet, une faille passe du nord-ouest au sud-est de Saint-Martial séparant ainsi le granite au nord du schiste au sud, où le village a été construit.

Au loin, au fond du Val de l’Elbès, vous observez le massif du Liron qui culmine à 1185m.Accrochés à la montagne, les mas et hameaux se distinguent aisément tout comme les terrasses sur lesquelles sont essentiellement cultivés aujourd’hui les fameux « oignons doux des Cévennes ».

Poursuivez jusqu’au poteau indicateur des GR.

 

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11. La place du Portail

Lorsque vous arrivez en haut de la rue du Trive et du Noyer qui la prolonge, vous avez une arche en schiste appelée Le Porche qui donne accès à la Place du Portail. Elle a été construite au XIXe siècle par les propriétaires d’une des maisons voisines qui voulaient gagner de l’espace sur la voie publique. Cette construction servait aussi de contrefort ou de terrasse.

En passant sous le Porche, vous débouchez sur la place du Portail. Mais pourquoi la place du Portail ? Il faut imaginer la présence d’un portail qui ne se trouvait pas à l’emplacement du porche actuel mais au niveau de la route qui part vers le nord, car cet endroit était le seul non défendu naturellement.

Ainsi un portail enjambait cette route et fermait l’accès aux voyageurs venant du Col du Bès et du Col de la Tribale ou venant des hameaux et mas éloignés comme ceux de Canduron, Liron et Blaquisses.

Vous arrivez devant une grande croix de mission érigée à Saint-Martial, le 11 avril 1847 pour la clôture d’un jubilé accordé par le pape Pie IX pour son avènement au trône pontifical.

Au-delà de cette croix, traversez la place pour apercevoir sur la droite, le valat de l’Hoste qui, auparavant, servait de défense naturelle au village. Ce ruisseau passe aujourd’hui sous cette place et sous la rue descendant vers Sumène appelée Rampe du Bourbonquié ou Montée du Portail.

Dans ce ruisseau, au niveau de l’impasse de la Périère, se trouvait un ancien lavoir aujourd’hui restauré.

Par ailleurs, on raconte que le seigneur de Saint-Martial s’était accordé le droit de détourner les eaux de ce ruisseau, les mois d’été, pour pouvoir cultiver ses champs qui se trouvaient dans la prairie de l’autre côté du village, au nord-est. Des canalisations traversaient ainsi la place pour aller remplir un grand bassin de stockage sous la rue du Noyer. Or, dans le droit du Midi, le détournement de l’eau d’un versant à un autre est formellement interdit. Il s’en est suivi des procès qui revenaient régulièrement et ceci jusqu’en 1933.

La fontaine accolée au pied de l’escalier menant au restaurant actuel est le premier point d’eau public qui arrivait à Saint-Martial avant la guerre 1914-1918 : il est appelé le « griffe ». Sur la maison faisant angle, en face de la fontaine, le balcon avec son garde-corps en fer forgé a été construit, dit-on, pour permettre à l’évêque de Nîmes, en visite pastorale, de bénir la population. Les dessins dans le crépi donnent un certain style à la façade qui démarque cette maison des autres

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12. Vue sur le village

Pour finir cette découverte de Saint-Martial, revenez un peu sur vos pas.  Prenez la sortie du village en direction du col de la Tribale et empruntez à gauche le chemin des écoles qui monte vers la Mairie entre des maisons accolées au restaurant. Lorsque vous arrivez en haut, la mairie et l’ancienne école sur votre droite surplombent une grande terrasse d’où vous voyez maintenant clairement l’intégration du village dans le relief et son aspect circulaire avec, comme point sommital, l’église et la place du Jumelage.

Pour compléter cet aperçu, vous pouvez consulter avantageusement les ouvrages publiés par l’association tels que :

« Saint Martial, des lieux et des hommes en terre cévenole »

Ou « Saint Martial, à l’époque contemporaine 1790-2020 ».

Ces ouvrages sont disponibles à l’épicerie du village à ses heures d’ouverture, place de l’église.

Nous espérons vous avoir donné envie de découvrir d’autres curiosités de notre village et vous souhaitons un agréable séjour.

Guide réalisé par l’association Val de l’Elbès

pour la valorisation des patrimoines de St Martial
www.valdelelbes.com
valdelelbes@gmail.com

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